L’Alcantara est le deuxième fleuve sicilien par ordre d’importance après le Simeto. Il prend sa source à Floreste sur la chaine des monts Nebrodi et se jette dans la mer Ionienne au cap Schiso et à Giardini Naxos.
L’actuel parc régional de l’Alcantara a été créé en 2001. Il compte 12 communes, parmi lesquelles 3 sont sur le territoire de Catane (Randazzo, Castiglione et Calatabiano) et 9 sont sur le territoire de Messine (Giardini-Naxos, Taormine, Gaggi, Motta Camastra, Francaville de Sicile, Graniti, Malvagna, Mojo Alcantara, Roccella Valdemone). Son quartier général se trouve à Francaville de Sicile. De fait, l’Alcantara signe la limite entre le territoire de Catane et celui de Messine. Ainsi, la province de Messine se trouve sur la rive gauche orographique, alors que celle de Catane est sur la rive droite.
Suivons le cours de l’eau vers la source!
Ce sera un voyage spatio-temporel qui nous amènera à la découverte des communes du parc. Nous découvrirons des véritables écrins pleins de témoignages historico-culturels et agricoles.
En 735 avant JC, lorsque les Chalcidiens d’Eubée, sous la direction de Thouclès, arrivent en Sicile, ils trouvent une rivière aux eaux riches et froides.
En effet, il s’agit du premier débarquement en Sicile. Jadis comme aujourd’hui, les « étrangers » sont toujours venus en Sicile.
Ces tout premiers « immigrés », fondent la cité de Naxos. Naxos en grec signifie “ île”. Ils appellent le fleuve « Akesines». Peut-être était Akesines aussi le nom d’une divinité fluviale de la fertilité. La terre de l’Alcantara est très fertile et riche en minéraux grâce à l’Etna et grâce aux roches arénaires des monts Péloritains et des Nébrodes.
L’eau d’un fleuve, c’est la vie qui coule, à l’instar de l’histoire qui se déroule au fil des siècles. Ainsi, à l’embouchure, près du Cap Schisò commence la civilisation grecque de l’île. C’était la première colonie grecque en Sicile. La deuxième sera Syracuse fondée par les Corinthiens. Pourtant, en 403 avant J.C., les deux villes combattent l’une contre l’autre. La ville de Naxos, coupable de s’être alliée avec Athènes, est détruite par Dionysos, le souverain de Syracuse qui en revanche représente Sparte.
Renommé par les Romains Assinos, le fleuve était par ailleurs navigable, permettant le développement du commerce et l’installation de plusieurs peuples, tels justement les Romans et les Byzantins. Nous en pouvons voir encore des témoignages à Castiglione (Cuba Byzantine). De surcroît, à Castiglione, subsistent des traces de populations antécédentes, de l’âge du cuivre et du bronze. Plus tard, les Arabes changent le nom en « Al-Quantarah », c’est-à-dire pont, et les Aragonais l’appellent « flumen Cantaris ». Finalement, en 1060, commence la conquête de la Sicile par les Normands, jusqu’en 1130 date de naissance du royaume de Sicile.